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Par vik_thor le 12 Février 2018 à 10:27
L'ancien président avait ses "sans dents", le nouveau ses "fainéants". Décidément on n'aime pas le Peuple à l'Elysée.
Les "sans dents"
On se déplace en galère
en évitant les lumières
fantômes de bancs en bancs
on s'appelle les "sans dents".
La pitance récoltée
est gobée et digérée
dans l'alcool qui te décrasse
du gosier au pancréas.
Dans les canettes de bière
on éructe nos misères
entre deux litres de vin
on pisse nos lendemains.
Sur le quai de la gare
de vous voir nous on se marre
vous courez entre deux trains
tandis qu'on vous tend la main.
La pauvreté ça sent fort
c'est un peu comme la mort
c'est une odeur qui exclue
on est un peu disparus.
Chez nous, y a plus de sexe
on est tous pareils, des ex
on est tous frères de peine
dans cette vie de déveine.
On vous invite à la belle
en partageant nos querelles
et nos sourires béants
on s'appelle les "sans dents".
Vik
Les "fainéants"
Dans la grande cité
ou village isolé
on s'est plu à rêver
qu'on serait ménagé.
Mais c'était sans compter
sur "monsieur Elysée"
qui veut nous comparer
à des gens désoeuvrés.
C'est du bout du chemin
qu'il va gagner son pain
si tôt dans le matin
que c'est presque demain.
Et c'est dans le jour gris
qu'il finira sa nuit
de ses rêves transis
d'avoir si peu dormi.
Elle court toujours trop
l'école et les marmots
ensuite le métro,
être à l'heure au boulot.
L'inverse c'est plus tard
quand arrive le soir
retour case départ
ménage une autre histoire.
L'histoire de la terre
qu'il creuse et qu'il aère
pour qu'elle soit prospère
sera toujours misère.
De l'aube au crépuscule
sous le soleil qui brûle
ou le vent qui bouscule
Sa peine il accumule.
Monsieur le Président
se tromper c'est souvent
le fait des ignorants
qui se croient bien-pensants.
Vik
Je vous renvoie à un vrai Monsieur
Ma France
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Par vik_thor le 6 Janvier 2017 à 19:00
Voici l'ultime soir
où j'abrège mon sort
d'un seul coup de rasoir
je me donne à la Mort.
La bête est là, hideuse,
s'abreuve de mon sang
et me vide la gueuse
m'emportant lentement.
Tandis que je m’envole
au-dessus de ma vie
ma carcasse s’étiole
sur ce banc du parvis.
Les passant s’éternisent
devant ce petit coin
un clochard agonise
"ça en fait un de moins".
Aucun regard ami
pour mes derniers instants
c'est fou mais je souris
je les quitte content.
La bête est là, immonde,
pour finir son festin
m’effaçant de ce monde
où je ne laisse rien.
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Par vik_thor le 6 Janvier 2017 à 18:49
Tout d'abord y a nous
qu'on s'aime à la folie,
qu'on brave les tabous
et tous les interdits.
Et puis y a les autres
qui se moquent de nous,
y jouent les bons apôtres
à croir' qu'y sont jaloux.
Y dis' qu'on est trop jeunes
qu'on a pas un euro,
qu'on sera jamais fun
car on vient du ruisseau.
Pourtant on est comme eux
mêm' si on est d'ailleurs,
on voudrait vivre heureux
juste un peu de bonheur.
On rêve d'un pays
où l'amour ferait loi,
on serait tous amis
on aurait tous un toit.
On ferait des enfants
qu'auraient plus jamais faim,
avec des vêtements
com' tous les aut' gamins.
On serait tous égaux
au pays des merveilles,
avec la même peau
la couleur du soleil.
Mais pour ce soir encore
sous la pile du pont,
on serre nos deux corps
dans l'abri de cartons.
Tout d'abord y a nous
qu'on s'aime à la folie,
qu'on brave les tabous
et tous les interdits.
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Par vik_thor le 31 Décembre 2016 à 15:33
La bonne année
je vais geler
sous les cartons
au pied du pont.
La bonne santé
je vais chercher
dans les ordures
ma nourriture.
Les meilleurs voeux
c'est juste pieux
dans les regards
trop peu d'égards.
Quand au bonheur
c'est jamais l'heure
mon avenir
c'est de pourrir.
La bonne année
je vais crever
là où ailleurs
cherchez l'erreur.
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Par vik_thor le 22 Décembre 2016 à 16:26
Quand je passe sous ce pont
c'est tout mon corps qui se braque
il n'y a plus de cartons
plus rien de son bric à brac.
Sur le banc il était là
René c'était un mec bien
toujours à dire "ça va?"
René c'était mon copain.
Ici c'était son domaine
il t'y racontait sa vie
celle d'avant ses déveines
quand il avait des amis.
Il te lisait ses voyages
dans les bandes dessinées
de ses nombreux tatouages,
seul bien qu'il eut possédé.
Il avait couru le monde
derrière des chars d'acier
pour une paix vagabonde
qu'il n'a jamais pu trouver.
C'était ses dernières guerres
qui l'avaient poussé ici
jusqu'au bout de ses misères
à manger du pain rassis.
Toujours prêt à partager
même ce qu'il n'avait pas,
de ses rires édentés
il chantonnait d'être là.
Et moi j'aimais me poser
pour parler de tout, de rien
cinq minutes d'amitié
c'est fou com' ça fait du bien!
Mais il est parti depuis
vaincu par "la sale grippe",
c'est sûr maintenant il vit
au pays des braves types.
Si le banc est déserté
un autre viendra sans doute,
la rue est très fréquentée,
pour y terminer sa route.
Si tous les Renés du monde
pouvaient se donner la main
on entrerait dans la ronde
de l'amour de son prochain...
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Par vik_thor le 21 Décembre 2016 à 17:44
Je suis un vagabond
j'enduis les fleurs de miel
je peins les papillons
couleurs de l'arc-en-ciel.
Je vais de nuit en nuit
les étoiles lustrer
et les nuages gris
couvrir de tons ocrés.
Je tisse les aurores
aux rayons du soleil
pour des matins bonheur
quand la rose s'éveille.
J'éclaire les chaumières
sous la voûte des cieux
je porte la lumière
qui rend les gens heureux.
Quand l'horizon levant
ferme ma nuit trop brève
je retrouve le banc
où reposent mes rêves.
Je suis un vagabond
j'aime les fleurs de miel
comme les papillons
je cours les arcs-en-ciel.
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Par vik_thor le 21 Décembre 2016 à 11:42
Avec ou sans toi toujours
les nuits s'ombrent de douleurs
le ciel gris des mauvais jours
ne rend pas la rue meilleure.
Que tu sois ici ou non
l'hiver tue de ses blessures
je dors toujours sous le pont
entre deux dépôts d'ordures.
Mais lorsque tu n'es pas là
la lune devient absente
je me bat contre les rats
je me perds dans leur tourmente.
Le trottoir est bien plus laid
à serpenter sous les porches
c'est la honte et le rejet
la solitude m'écorche.
Je ne suis plus que moitié
d'un bout de chemin à deux
qu'on se rêvait d'emprunter
on a le droit d'être heureux.
Mais quand tu me reviendras
la douleur sera partie
l'espérance sera là
l'envie d'exister aussi.
A genoux j'irai mendier
des étoiles et de l 'or
pour, ma reine, te parer
de richesse et de bonheur.
Avec ou sans toi toujours
la rue restera la rue
mais avec toi c'est l'amour
qui en fait une avenue.
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Par vik_thor le 21 Décembre 2016 à 11:16
Écartés de tout ce qui brille
nous sommes la grande famille
de tous ceux qui n'ont de fortune
que les étoiles au clair de lune.
Exclus de toutes les richesses
nous cheminons dans la détresse,
aiguillonnés par la morsure
de la faim et de la froidure.
Le trottoir est notre litière
nous sommeillons sous les gouttières,
nous remplissons nos écuelles
de la récolte des poubelles.
Oubliés de la société
nous avons cessé d'exister,
ne restent de nous que les ombres
qui s'enfoncent dans la pénombre.
Mais chaque jour la vie amène
une charrette d'âmes en peine
qui enflent la grande cohorte
de tous ces enfants qu'elle avorte.
Alors des caves, des égouts
nous sortirons de tous ces trous
comme une grande armée des ombres
se libérant de ses décombres.
Écartés de tout ce qui brille
nous sommes la grande famille
de tous ceux qui n'ont de fortune
que les étoiles au clair de lune.
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Par vik_thor le 20 Décembre 2016 à 21:52
La rue grossit repue
de tous ceux qu'elle ingère
les sans-abri vaincus
par leur grande misère.
Au début elle t'offre
un toit pour t'abriter:
un carton, un vieux coffre,
un banc ou la chaussée.
Mais petit à petit
tu perds ton existence
elle te prend, t'épie
tu es sa subsistance.
Alors tu n'en veux plus
tu la hais, la rejette,
mais tu t'es répandu
de cette vie en miettes.
Tu finiras ici
sur ces quelques pavés
où tu te rabougris
jusqu'au dernier degré.
Ne resteront alors
que quelques tâches sombres
qu'un autre sans bonheur
couvrira de son ombre.
La rue s'étend gonflée
de tous ceux qu'elle accueille
dernier nid des paumés
avant d'être un linceul.
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Par vik_thor le 10 Décembre 2016 à 22:02
On ne choisit pas sa rue
elle te tombe dessus
comme ça, sans prévenir
c'est là où tu vas souffrir.
Tout le monde t'abandonne
tu n'es plus une personne
et bien moins un animal
plus rien de toi n'est normal.
Tu n'es qu'ombre de nos ombres
ta vie n'est plus que décombre,
débraillée sur ce trottoir
elle ne cesse de déchoir.
On ne choisit pas sa rue
elle te prend et t'exclue
tu n'auras plus d'avenir
c'est là où tu vas mourir.
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