•  

    Tandis que la terre stérile

    attendait les larmes du ciel

    j'errais dans ce désert hostile

    aux oasis intemporelles.

     

    C'était un ultime voyage

    la fin d'une vie bien remplie

    même si, chargée de nuages,

    elle en fut souvent assombrie.

     

    Comme sur ces steppes brûlées

    au sol décapé par le vent

    je me suis souvent décharné

    à marcher sous leur ciel ardent.

     

    Ou errant dans la solitude

    de ces rivières asséchées

    je me perdais d'incertitudes

    pour ne pas m'y désaltérer..

     

    Ne restaient de ces aventures

    que maigres chagrins et regrets

    érodés par la lente usure

    d'un mauvais temps qui s'ennuyait.

     

    Tandis que la terre souffrait

    de ne  pouvoir s'abreuver

    dans son tréfonds je m'avançais

    sous l'horizon pour m'effacer.


  •  

    Déjà plus de deux mille ans

    que sur cette croix j'attends

    que les hommes soient meilleurs

    pour un peu plus de bonheur.

     

    Mais ils ne savent quoi faire

    sinon la guerre à leurs frères

    détruisant l'humanité

    avec leurs atrocités.

     

    Ils font mourir les enfants

    coupables d'être innocents

    ils détruisent des nations

     

     

    Alors permettez-moi, Père,

    de redescendre sur terre

    m'occuper de mes brebis

    j'arrive avec mes Uzis!!!


  •  

    Au nom des pères, des fils, des simples d'esprit

    j'implore de mon sang les nations désunies

    de faire cesser toutes ces hégémonies

    qui se produisent en Palestine ou Syrie.

     

    Vous nos pairs qui êtes odieux de laisser faire

    que votre nom soit rayé de notre univers

    que votre règne s'achève dans cet enfer

    que vous entretenez pour détruire nos frères.

     

    Je vous salue Amérique pleine de crasse

    les "saigneurs" sont avec vous, colons sans audace

    vous êtes maudits entre toutes les disgrâces

    que Satan, le fruit de vos entrailles, trépasse.

     

    Au nom des pères, des fils, des simples d'esprit

    je vous somme d'arrêter toutes ces tueries

    d'arrêter enfin  toutes vos hégémonies

    qui se produisent en Palestine ou Syrie.


  •  

    Ma vie? un océan,

    pourpre de tout ce sang

    déversé de mon coeur

    sur de sombres malheurs.

     

    Un océan sans îles

    pour suivre mon exil

    ballotté par les flots

    d'un destin aux grands maux.

     

    Sur ces mornes rouleaux

    navigue mon bateau

    portant à fond de cale

    tout ce qui me fait mal.

     

    De ma première enfance

    sous un ciel de souffrance

    au terme de mes soirs

    aux nuages trop noirs.

     

    De terribles tempêtes

    qui jamais ne s'arrêtent

    à des pluies de grenaille

    me glaçant où que j'aille.

     

    Toutes ces peines tues

    en fuites éperdues

    sur des mers déchaînées

    où j'aimerais sombrer.

     

    Comme quand tu as fui

    ce monde trop pourri

    pour anges tels que toi,

    rien n'est beau ici-bas.

     

    Ce fut le grand orage

    qui depuis me ravage

    je vais de vague en vague

    où mon esprit divague.

     

    Et si j'ai résisté

    c'est pour mieux déplorer

    tout ce que l'on m'a pris,

    mon âme en dépérit.

     

    Ma vie? un océan,

    pourpre de tout ce sang

    déversé de mon cœur

    sur de sombres malheurs.


  •  

    Une main c'est si peu

    quand elle est solitaire

    mais le mal elle peut

    si elle est en colère.

     

    Elle lance la pierre

    à ceux qu'elle a jugés

    répudiant l'adultère

    qu'elle va lapider.

     

    Elle montre du doigt 

    tous ceux qu'elle rejette

    créant le désarroi

    qu'elle réduit en miettes.

     

    Elle sème l'effroi

    quand elle tient la lame

    et qu'au nom de la foi

    elle cause des drames.

     

    Et quand elle est de fer

    dans un gant de velours

    elle répand l'enfer

    dans tous les alentours.

     

    Une main c'est très peu

    lorsqu'elle est solitaire

    mais le bien elle peut

    quand elle est solidaire.

     

    Elle vient se fermer

    sur celle d'un enfant

    pour mieux l'accompagner

    dans son cheminement.

     

    Elle serre cinq doigts

    au nom de l'amitié

    quand on est aux abois

    elle est là pour aider.

     

    Alors elle se tend

    vers celui qui a faim

    offrant un peu d'argent

    mais surtout son soutien.

     

    Elle va se donner

    à celui qui, à terre,

    ne peut se relever

    de sa grande misère.

     

    Une main c'est bien peu

    si elle est solitaire

    mais l'amour elle peut

    si elle fait la paire.

     

    Se joignent pour prier

    et chanter le credo

    d'une terre purifiée

    applaudie en écho.

     

    Pianotant sur la peau

    leurs doigts entreprenants

    se jouent un concerto

    en caresses d'amants.

     

    Elles sont en offrande

    pour s'offrir en partage

    à un coeur qui transcende

    un amour sans nuages.

     

    Mais quand toutes les mains

    au-delà des frontières

    se rejoindront enfin

    ne seront plus les guerres.

     

    Elles seront l'amour

    offert à son prochain

    j'attends l'ultime jour

    où j'écrirai "enfin"...


  •  

    Réveille-toi Jaurès

    ils sont devenus fous

    notre France régresse

    ils nous reprennent tout.

     

    Ni de gauche ou de droite

    les riches sont pour eux

    par leurs lois scélérates 

    nous devenons des gueux.

     

    Où est cet humanisme

    que tu voulais créer

    il n'est du socialisme

    qu'un grand rêve brisé.

     

    Mais dans chaque bourgade

    il reste des Gavroche

    bientôt les barricades

    les pelles et les pioches.

     

    Réveille-toi Jaurès

    et accompagne-nous

    à bas les lois traîtresses

    la vraie France c'est nous.


  •  

    Ne pleurez pas sur les poètes

    quand ils ont le coeur en défaite

    ils s'inventent des vies de roi

    en vérité ils n'en ont pas.

     

    Leurs amours sont toujours chimères

    n'aimant qu'étoiles  éphémères

    ils souffrent d'une seule amie

    la lune en leur plume de nuit.

     

    Ils déclament sur le vélin

    leurs grimoires sans autre fin

    que passions déchirant des ciels

    sous des pluies d'orage et de miel.

     

    A l'encre des larmes de sang

    qui s'écoulent de leurs tourments

    ils rêvent leur terre d'amour

    pour la partager sans détour.

     

    Ils ne sont bien qu'à la folie

    leur raison c'est les interdits

    ils vivent dans ces libertés

    que ne connaissent qu'aliénés.

     

    Ils vont où les porte le vent

    au pied du paradis souvent,

    sur l'horizon vont s'alanguir

    voir le ciel et la mer s'unir.

     

    Amie si tu aimes l'un d'eux

    abandonne si tu le peux

    il t'offrira tout son bonheur

    jusqu'à ce que tu sois en pleurs.

     

    Alors vite il s'envolera 

    sur une autre se posera

    ne lui en veux pas c'est ainsi

    il n'existe que par nos vies.

     

    Ne pleurez pas sur les poètes

    quand ils ont le coeur en défaite

    ils nous promettent des destins

    en vérité ils ne sont rien.

     

    Mais que serait notre existence

    sans tous ces princes de l'errance

    dans le néant s'ils vont sans cesse

    c'est pour notre âme qu'ils caressent.

     

    Ils nous chantent cette planète

    qu'ils modèlent de leurs facettes

    d'amour de joie et de bonheur

    qu'ils offrent en bouquets de fleurs.

     

    Et c'est ainsi que tous leurs rêves

    jusqu'aux étoiles nous élèvent

    c'est aux portes du Paradis

    qu'ils nous invitent chaque nuit.

     

    Ne délaissons pas les poètes

    quand on a le coeur en défaite

    avec leur plume de satin

    ils écrivent nos lendemains. 


  •  

    Je ne suis que celui

    qui marche à tes côtés,

    en tes rêves ravis

    et ta joie d'exister.

     

    Tout le sel de ta vie

    je ne peux savourer,

    sous ton coeur épanoui

    je ne fais que passer.

     

    Quand la vie te sourit

    que tu es enchantée,

    repue de tes envies

    moi, tu peux m'oublier.

     

    Mais quand ton bonheur fuit

    sous des ciels déchirés,

    tes ailes tu replies

    et tu viens te poser.

     

    Avec tous tes ennuis

    tes peines éplorées,

    en mes bras attendris

    tu cours te réfugier.

     

    Alors tu te désoles

    brisant tes aventures

    tu brûles tes idoles

    pour toujours tu le jures .

     

    Et moi je te soutiens

    dans ce que tu seras

    même si je sais bien

    que rien ne changera.

     

    Car ton coeur est trop grand

    pour ne plus s'enflammer

    sur un nouvel amant

    tu es née pour aimer.

     

    Je ne suis que celui

    qui vais à tes côtés,

    mais je suis ton ami

    pour ton éternité...

     


  •  

    Les vieux ne sourient qu'en dimanche

    quand on vient leur rendre visite,

    s'animant sous leurs mèches blanches

    dans leur cocon ils nous invitent.

     

    Sur les murs les photos jaunies

    racontent leur monde d'antan

    parcouru dans une autre vie

    celle où ils existaient vraiment.

     

    Dans le salon aux bois cirés

    quelques fleurs sur un guéridon

    près de la fenêtre fermée

    deux fauteuils usés font salon.

     

    C'est d'ici qu'ils scrutent le monde

    qui les oublie de plus en plus

    où les souvenirs vagabondent

    en recherche du temps perdu.

     

    Ils ne sortent plus ou si peu

    si ce n'est pour accompagner

    un des leurs encore plus vieux

    jusqu'au bout, le dernier carré.

     

    D'ailleurs les vieux ne meurent pas

    ils nous quittent tout simplement

    pour retrouver dans l'au-delà

    tous ceux qui sont partis avant.

     

    Les vieux ne sourient qu'en visite

    lorsque l'on vient les retrouver

    et à petits pas ils s'agitent

    dans leur cocon pour nous aimer.


  •  

    Tout d'abord Hugo est là

    que je croise les soirs tout gris

    il veille sur Esméralda

    en Notre Dame de Paris..

     

    Je l'aperçois qui me sourit

     

    Souvent je rencontre Zola, 

    quand mes rêves s'ombrent de noir

    il aime toujours sa Nana

    et Germinal me rend l'espoir.

     

    Je l'entends qui me salue

     

    Et puis il y a Aragon

    à toujours révolutionner

    les amoureux dans leur passion

    heureux celui qui meurt d'aimer.

     

    Je le sens qui m'accompagne

     

    Ensuite viennent leurs enfants

    grandis dans la foi de leurs mots

    chantres d'une paix sans tourments

    d'un monde qu'ils nous rendent beau.

     

    Brassens et ses copains d'abord

    chantant Margot dans son corsage

    auprès de son arbre je dors

    sous ses oiseaux de passage.

     

    Férré et son temps qui s'en va

    quand il aime sa jolie môme

    mais avec lui tout est extra

    quand il chante ses fantômes.

     

    Mais lorsque je prie Barbara

    en mes soirées plombées de pluie

    l'aigle noir m'emporte au-delà

    m'enfonçant au coeur de sa nuit.

     

    Ferrat dans ses montagnes belles

    chasse la nuit et le brouillard

    que serai-je sans toi menestrel

    de l'amour tu en es son art.

     

    Brel surtout ne me quitte pas

    dans cette valse à mille temps

    où je t'écoute pas à pas

    tandis que tu passes au suivant.

     

    Je les vois tous qui nous enchantent





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