•  

    D'abord il y a toi

    qui manque à ma vie

    mais que j'aperçois

    en tous ces meurtris.

     

    Comme cet enfant

    tapis sous les bombes

    pleurant sa maman

    avant qu'il ne tombe.

     

    Et ces malheureux

    couchés dans la rue

    qui ne sont plus eux

    d'avoir disparu.

     

    La femme battue

    que l'on fait souffrir

    et qui n'en peut plus

    jusqu'à en mourir.

     

    Ou bien le migrant

    fuyant sa misère

    qui risque son sang

    pour un bout de terre.

     

    Toutes ces blessures

    d'un monde sans loi

    où rien ne perdure

    hormis ses effrois.

     

    D'abord il y a toi

    qui manque à ma vie

    mais je t'aperçois

    alors je survis.

     


  •  

    Elle était donc là cette vieille femme

    qui n'a jamais voulu toucher mon âme

    ou que je n'ai pas eu envie d'aimer

    qu'importe on  n'a pas pu se rapprocher.

     

    Elle a passé sa vie à m'oublier

    j'ai vécu la mienne à désespérer,

    pour elle mon destin n'était qu'absence

    pour moi une véritable souffrance.

     

    Elle était donc là cette vieille harpie

    toute recroquevillée dans son lit

    je voulais voir dans ses yeux la douleur

    que je n'ai cessé de taire en mon coeur.

     

    Je n'y ai vu qu'une grande tristesse

    c'était un peu comme de la tendresse

    qu'elle voulait offrir entre deux maux

    d'une existence qui s'éteint sans mot.

     

    Elle était donc là cette vieille dame

    déjà fantôme de ce mélodrame,

    elle est partie sans un cri, doucement

    et elle me manque déjà, maman.


  •  

    Quand nous t'avons croisée

    pour la première fois

    tu fus si effacée

    qu'on ne prit garde à toi.

     

    Mais tu nous as suivis

    jetant ton dévolu

    sur elle, démunie,

    que tu ne lâches plus.

     

    Tu t'installes entre nous

    afin de l'attirer

    dans ce monde si flou

    qu'elle en revient brisée.

     

    Et pendant ses absences

    je pleure notre amour

    qui se perd dans l'errance

    de ces sombres détours.

     

    Ta présence s'accroit

    je la perds un peu plus,

    elle me dit parfois:

    s'il te plait, qui es-tu?

     

    Alors je te maudis

    en hurlant de colère,

    rivale tant honnie

    je te hais... Alzheimer !


  •  

    Là où tu t'en vas

    il n'est plus de roses

    ni de blancs lilas,

    mais noires ecchymoses..

     

    Le chemin que tu prends

    est bordé de ronces

    déchirant tes flancs,

    en nos coeurs s'enfoncent.

     

    Sur ce lit d'épines

    linceul de tourments,

    ton âme ravine

    nos larmes au néant.

     

    Dans ta vie de gris

    un ciel noir s'étend,

    te couvre de nuit,

    te prend lentement.

     

    Image lointaine

    tu t'effaces, usée

    tu fuis, incertaine,

    du monde, éplorée.

     

    Ne reste qu'un fil

    petit brin d'amour

    que nous gardons, fragile,

    espérant ton retour...

     

    Là où tu t'en vas

    il n'est plus de roses

    ni de blancs lilas,

    mais noires ecchymoses..


  •  

    Déjà plus de deux mille ans

    que sur cette croix j'attends

    que les hommes soient meilleurs

    pour un peu plus de bonheur.

     

    Mais ils ne savent quoi faire

    sinon la guerre à leurs frères

    détruisant l'humanité

    avec leurs atrocités.

     

    Ils font mourir les enfants

    coupables d'être innocents

    semant la désolation

    ils détruisent les nations.

     

    Alors permettez-moi, Père,

    de redescendre sur terre

    m'occuper de mes brebis

    j'arrive avec mes Uzis!!!

     


  •  

    Ta putain de vie

    entre chien et loup,

    quand tout te sourit

    lorsque tu perds tout.

     

    Porter ton bonheur

    jusqu'au paradis,

    tomber de douleur

    quand l'amour finit.

     

    De l'aube au déclin

    tes jours se déroulent,

    de rire en chagrin

    tes rêves s’écroulent.

     

    Etre femme ou homme

    tu voudrais aimer

    bonheur maximum

    avant de pleurer.

     

    Entre bien et mal

    tu meurs doucement,

    de nuits impériales

    en matins puants...

     

    Ta putain de vie

    entre chien et loup,

    quand tout te sourit

    lorsque tu perds tout.

     


  •  

    Combien de mots 

    feront défaut

    quand l'encrier

    sera versé

    sur le grimoire

    de mes histoires.

     

    Combien de maux

    auront ma peau

    lorsque ma plume

    sera posthume

    sous la blessure

    des impostures.

     

    Combien d'émaux

    seront cristaux

    de ces douleurs

    sorties du coeur

    partir au loin

    sera ma fin.

     

    Amis du soir

    et des espoirs

    voici la nuit

    tout se finit,

    reste demain

    autre destin.

     


  •  

    Aujourd'hui c'est dimanche

    c'est leur jour de visite

    je sens mon coeur qui flanche

    les charognards s'invitent.

     

    Ils m'offrent des muffins

    remontent l'édredon

    tapotent le coussin

    et me sourient, les cons.

     

    Lui, il se dit mon fils

    flanqué de cette grue

    aux allures de saucisse

    qui se prend pour ma bru.

     

    Et que dire du mioche

    à tête de panais

    et menton en galoche

    qui bave sur mon plaid.

     

    Ils osent demander

    si je suis bien ici

    alors qu'ils m'ont chassé

    de ce qui fut mon nid.

     

    Où se sont envolés

    ma petite maison

    mon chien, le potager

    et le petit chaton.

     

    C'est pour mon bien dit-on

    pour ne pas rester seul

    ici c'est la prison

    j'ai vraiment pas de bol.

     

    Et puis, y a les sous

    que j'aurais soi-disant

    ils ont cherché partout

    zéro jusqu'à présent.

     

    Alors ils me chouchoutent

    pour mieux me questionner

    ma mémoire en déroute

    ne peut les contenter.

     

    C'est encore un dimanche

    où ils s'en vont sans rien

    pour moi c'est jour de chance

    Alzheimer c'est trop bien.

     


  •  

    Le briquet, la cuillère

    et juste un peu de poudre

    je vous laisse mes frères

    je veux sentir la foudre.

     

    J'appuie sur le piston

    la seringue répand

    en moi tout le poison

    qui chasse les tourments.

     

    J'ai le feu dans les veines

    brûlant tous les démons

    se consume la haine

    de cette vie de con.

     

    Le noir devient tout rouge

    comme mon sang qui bout

    en moi plus rien ne bouge

    je quitte ce corps mou.

     

    Je suis un arc-en-ciel

    au-dessus des nuages

    j'ai perdu tout le fiel

    de ce destin sauvage.

     

    Je flotte dans l'éther

    tout près du Paradis

    je deviens courant d'air

    libre tel l'infini.

     

    Voilà mes yeux se voilent

    je m'éteins doucement

    je rêvais des étoiles

    je les touche à présent.


  •  

    Je voulais être un oiseau

    me voici fauché de haut

    mon sang roule au caniveau

    c'est l'overdose de trop.

     

    Les copains de la cité

    les p'tits joints de nos soirées

    les nanas pour emballer

    tout cela je vais laisser.

     

    La vie que j'aurais aimée

    que je n'ai jamais trouvée

    où j'aurais pu exister

    je la laisse de côté.

     

    J'ai vécu à l'arraché

    car il fallait s'imposer

    je m'en vais diminué

    la drogue m'a déchiré.

     

    Je voulais voler bien haut

    pour oublier tous mes maux

    planer au-dessus des eaux

    mais voilà, j'étais accro.

     

    .......................................

     

    Paradis artificiels

    un peu de septième ciel

    en réalité l'enfer

    tu ne peux plus t'en défaire.

     

    A te fourrer dans les veines

    cette daube qui gangrène

    tu bouffes toute ta vie

    tu vas crever, c'est ainsi.

     

    Où t'en vas-tu comme ça

    à ramper comme les rats

    dans ce sombre caniveau

    qui sera bientôt tombeau.

     

    Dans la cité les dealers

    sont toujours les fossoyeurs

    d'une jeunesse bradée

    la tienne est déjà soldée.

     

    Paradis artificiels

    et réveils pestilentiels

    tu t'éteins entre les deux 

    avant de partir, adieu...





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