• Celui de la rue

     

    Je suis celui de la rue

    on dit souvent que je pue

    c'est l'odeur de la misère

    qui ne connait de frontières.

     

    Que ce soit là ou ailleurs

    il n'est pas plus grand malheur

    que de périr de sa faim

    aux pieds des grands magasins.

     

    Ou tout près des restaurants

    aux fumets si odorants,

    avec eux je me souviens

    des repas que j'aimais bien.

     

    Je sais que je suis exclu

    d'ailleurs je n'existe plus

    quand je m'adresse aux passants

    je suis comme transparent.

     

    Alors je me rabougris

    sur ce trottoir qui pourrit

    de ma vie se répandant

    dans ses râles et relents.

     

    Je suis celui de la rue

    qu'on oublie et ne voit plus

    quand je pue cette misère

    qui me tue dans la poussière.

    « C'est pour vous Ma plume »